L’amour dure trois ans – Frédéric Beigbeder

Note : 2 sur 5.

Au début, tout est beau, même vous. Vous n’en revenez pas d’être aussi amoureux. Pendant un an, la vie n’est qu’une succession de matins ensoleillés, même l’après-midi quand il neige. Vous écrivez des livres là-dessus. Vous vous mariez, le plus vite possible – pourquoi réfléchir quand on est heureux ? La deuxième année, les choses commencent à changer. Vous êtes devenu tendre. Vous faites l’amour de moins en moins souvent et vous croyez que ce n’est pas grave. Vous défendez le mariage devant vos copains célibataires qui ne vous reconnaissent plus. Vous-même, êtes-vous sûr de bien vous reconnaître, quand vous récitez la leçon apprise par cœur, en vous retenant de regarder les demoiselles fraîches qui éclairent la rue ? La troisième année, vous ne vous retenez plus de regarder les demoiselles fraîches qui éclairent la rue. Vous sortez de plus en plus souvent : ça vous donne une excuse pour ne plus parler. Vient bientôt le moment où vous ne pouvez plus supporter votre épouse une seconde de plus, puisque vous êtes tombé amoureux, d’une autre. La troisième année, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle : dégoûtée, votre femme vous quitte. La mauvaise nouvelle : vous commencez un nouveau livre.

Avis

Tout commence par Marc Marronnier, bobo trentenaire qui fête son divorce. Convaincu par l’idée, apparemment partagée et confirmée par des études scientifiques, que l’amour dure trois ans.

J’ai bien aimé le ton très direct et le fait que le narrateur s’adresse directement au lecteur. En fait, on a un peu l’impression d’être face à un ami déprimé, qui nous raconterait ses problèmes un soir de beuverie. On se sent moins spectateur et plus impliqué, ce qui est intéressant.

Dans ce cas, le roman est un prétexte pour partager une réflexion sur la passion amoureuse, le couple et l’amour. Frédéric Beigbeder démonte l’idée du mariage, mais il partage aussi sa douleur et sa tristesse face à la rupture, qui est toujours difficile. Il nous interroge aussi : à partir de quand l’amour disparaît-il? Quel geste montre que l’on ne s’aime plus? Et il nous invite à oser sortir de notre routine pour tenter d’atteindre quelque chose qui nous convient mieux.

De la naissance à la mort, on branche nos vies sur pilotage automatique, et il faut un courage surhumain pour en changer le cours.

Malheureusement, au bout d’un moment, le récit tourne en boucle sur le même thème, devenant lassant et franchement déprimant. Alors que la réflexion aurait pu être intéressante, elle se transforme en lamentation sans fin.

Le personnage y est probablement pour beaucoup puisqu’il cache mal Frédéric Beigbeder, jet setter parisien habitué des événements mondains, qui s’auto-congratule en permanence, ce qui ne le rend pas particulièrement sympathique.

Bref, je ne suis pas convaincue.

Des avis sur un autre roman de l’auteur à lire, histoire de lui laisser une autre chance?

L’amour dure trois ans a été adapté au cinéma en 2012, avec Gaspard Proust, Joey Starr et Louise Bourgoin, entre autres.


L’amour dure trois ans – Frédéric Beigbeder – Editions Grasset – 1997

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