Reste – Adeline Dieudonné

⭐⭐⭐

Note : 3 sur 5.

« Il n’y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c’est que je vous dois les faits. Je vais donc m’attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m’emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M. »

Avis

Adeline Dieudonné a l’art de nous emmener sur des terrains hors normes dans le domaine littéraire et de nous étonner à chaque nouvelle publication. Et même si je n’y adhère pas totalement, j’apprécie de découvrir ses écrits qui dérangent et apportent un vent de fraicheur à la littérature contemporaine, notamment par leur côté déjanté. Parce que écrire tout un roman avec un des personnages principaux qui est mort, il fallait le faire.

Petit retour en arrière sur l’histoire. Reste est une sorte de monologue dans lequel la narratrice écrit à la femme de son amant. Celui-ci, M., s’est accidentellement noyé dans le lac qui bordait le chalet qui abritait leur amour le temps d’un weekend. Sauf que là où n’importe qui aurait appelé les secours ou de l’aide, la narratrice décide de garder le corps de son amour auprès d’elle, avant qu’il ne soit rendu à sa légitime.

Dans un ton direct et sans fioritures, on accompagne donc la narratrice dans 6 jours de folie, dans un voyage macabre, nécessaire et libérateur, à transporter le cadavre de M. dans tous ses déplacements.

Dans ses lettres, elle remonte le fil de son histoire avec M., de leurs premières fois à l’équilibre qu’ils avaient trouvé, entretenu par ces parenthèses hors du temps dans ce refuge en forêt, loin du monde. A travers ses mots, on ressent son profond amour pour M. et la confusion dans laquelle la confrontation soudaine à sa mort la plonge, l’empêchant de réfléchir posément.

Reste peut être qualifié de roman féministe dans la mesure où il place à l’avant-plan une femme qui se libère des modèles traditionnels, loin du discours joyeux sur la vie de couple et la maternité. C’est la parole d’une femme libre, libérée des injonctions.

Les propos sont parfois crus, ce qui semblent être la marque de fabrique de l’auteure belge et, sans être un coup de cœur, cette lecture me laisse une impression générale positive.

Que pensez-vous des livres d’Adeline Dieudonné? Lequel préférez-vous?

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Reste – Adeline Dieudonné – L’Iconoclaste – 2023

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• Kérozène
• La vraie vie