Meurs, mon ange – Clarence Pitz

Note : 4 sur 5.

Amsterdam : Anja n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis la disparition énigmatique de son mari et de sa fille. Alcool, drogue et factures impayées rythment son quotidien et creusent sa solitude. Par crainte de terminer à la rue, elle accepte un boulot sordide, mais bien rémunéré. Alors qu’elle remonte peu à peu la pente, son passé ressurgit et la gifle en plein visage.

Au milieu d’un quartier populaire, un cadavre sans tête est retrouvé pendu à une grue. Karel Jacobs, inspecteur bruxellois, est appelé en tant que consultant. Rapidement écarté de l’affaire, il décide d’enquêter dans l’ombre.

Indonésie : Des corps décapités sont abandonnés dans des sites touristiques à Bali. Guntur, flic à Jakarta, est éloigné de son service par l’agence anticorruption et muté sur les lieux.

Avis

Ce roman nous fait voyager d’Amsterdam à Bali en passant par Bruxelles. Dans toutes ces villes, des morts violentes sont constatées, dont le point commun sont des décapitations. Les enquêtes locales piétinent jusqu’à ce que différents éléments les relient toutes à Bali.

Meurs, mon ange est de ces romans auquel il faut s’accrocher tant les lieux et les personnages sont multiples. Car, en plus des enquêteurs, une civile s’en mêle: Anja, une jeune femme à la dérive depuis la disparition inexpliquée de son mari et de sa fille il y a deux ans. Persuadée d’avoir vu une vidéo dans laquelle son mari apparaît, elle devient partie prenante de l’aventure. J’avoue que je m’y perdais parfois entre les différentes enquêtes menées en parallèle et les pays concernés.

Pour autant, alors que je lisais cette auteure belge pour la première fois, j’ai été agréablement étonnée. Le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer tant les événements s’enchainent à un rythme constant, les éléments s’ajoutent les uns aux autres et convergent naturellement. La tension est bien présente tout comme la violence, qui pourrait heurter tant elle est explicite.

J’ai aussi apprécié le fait que Clarence Pitz s’inspire de coutumes indonésiennes réelles, comme ici les rituels funéraires propres au peuple toraja, et qu’elle fait cohabiter ces traditions ancestrales avec la violence du Dark web et la cupidité de certains. Ce qui rend le contraste saisissant et profondément dérangeant.

Et si je ne me suis pas attachée aux personnages, j’ai apprécié le voyage de nos villes occidentales vers les villages reculés de la jungle indonésienne. Avec l’impression d’y être réellement, entre la mousson qui détrempe les sols, les moustiques et la chaleur humide, loin de la carte postale touristique.

Une chasse à l’homme dépaysante et une auteure à suivre.


Meurs, mon ange – Clarence Pitz – Editions IFS – 2021

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