Ta seule issue – Giles Kristian

Note : 3 sur 5.

Les ténèbres à perte de vue. Une tempête pour tout horizon. La mort qui rôde. Comment en sont-ils arrivés là ? Erik et sa fille avaient pourtant prévu un simple trek dans les montagnes norvégiennes. Un moyen de se retrouver, après le drame qui a brisé leur famille. Mais à cause d’un accident, leur voyage tourne au cauchemar. Alors qu’ils ont trouvé refuge dans une maison isolée, ils sont témoins d’un crime atroce. Le père et la fille doivent fuir à tout prix. Fuir pour survivre. C’est le début d’une traque sans merci à travers des étendues hostiles…

Avis

En cet hiver, direction les Alpes de Lyngen, en Norvège. Nous accompagnons Erik, Elise et leur fille de 13 ans Sofia. S’ils se retrouvent sur place, c’est parce qu’Elise travaille à la protection de l’environnement et des espèces, qui sont ici mis en péril par le projet de réouverture d’une mine de cuivre. Les habitants sont inquiets, les manifestations se multiplient et la tension monte, jusqu’aux intimidations.

Pour se changer les idées et se rapprocher de sa fille, Erik décide de l’emmener en trek dans les montagnes, avec skis et bivouac. Mais, témoins d’un double meurtre, ils sont pris en chasse par des fous furieux qui veulent leur peau. Une seule issue pour eux: s’éloigner des tueurs en allant jusqu’au bout de leurs forces.

Ta seule issue est un thriller des neiges, comme le qualifie l’auteur lui-même, qui m’a donné l’impression d’être dans un film d’action. Tout le roman consiste en une course-poursuite dans les montagnes enneigées, avec des combats rapprochés, pas mal de violence et de nombreux morts.

L’atmosphère polaire est au cœur de ce roman. La neige, le froid mordant, le vent et la nuit noire, rien n’est épargné à Erik et Sofia. En tant que lectrice, je sentais presque le froid sur mes joues et les doigts qui s’engourdissaient. Par contre, j’ai trouvé dommage que la nature n’apparaisse qu’à travers ces phénomènes météorologiques inhospitaliers. A aucun moment, on ne nous décrit la beauté de cette nature sauvage et préservée, pourtant omniprésente.

Dans le même ordre d’idées, j’ai été déçue par le fait que la culture et les traditions Sami (des éleveurs semi-nomades de Laponie) ne soient qu’effleurées. On passe à côté de la richesse de leur histoire, de leurs croyances et de leur mode de vie.

En ce qui concerne les personnages, l’accent est mis sur le courage et la maturité de Sofia ainsi que sur l’abnégation d’Erik, prêt à se sacrifier et à tuer pour sauver sa fille. Et même si cette expérience les rapproche, je trouve que ces sentiments ne dépassent pas la barrière du papier, en tous cas, je ne les ai pas ressentis durant ma lecture. Elise, elle, est totalement inexistante.

Je déplore que certains aspects manquent de réalisme (comment un charpentier réussit à tuer ou semer des agents des forces spéciales russes reste pour moi un mystère) ou d’approfondissement (les découvertes scientifiques qui font suite au dérèglement climatique).

Malgré cela, Ta seule issue est un bon roman au rythme haletant et à la tension palpable, que l’on a envie de lire jusqu’au bout sans s’arrêter.

Je me dois d’avouer que cette chronique est fortement influencée par d’autres lectures que j’ai réalisées cette année et qui se déroulaient dans un contexte identique (les montagnes, le froid). Le village, Summit et On était des loups ont été des quasi coups de cœur en raison des descriptions des décors et de la nature, des relations entre les personnages ou de la mise en contexte de la dureté de la vie. Tout ce qui m’a manqué dans ce roman.

Remerciement à Babelio et aux Editions Harper Collins pour cette lecture.


Ta seule issue – Giles Kristian – Editions Harper Collins – 2023

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