Mon acrobate – Cécile Pivot

Note : 4.5 sur 5.

Ce matin, Izia regarde son mari quitter l’appartement où ils ont élevé leur fille Zoé, renversée par un chauffard quelques mois auparavant. Izia n’a pas un geste pour le retenir. Elle est soulagée d’être seule avec son chagrin, libre de s’enfermer dans la chambre intacte de Zoé.
Mais au fil des jours, la faim, le besoin de marcher, de sentir le soleil sur sa peau, reviennent. Izia comprend qu’elle doit vivre cet « après » et trouver une activité où nul ne sait rien de sa perte. Elle a l’idée de proposer ses services à des gens souhaitant débarrasser le domicile d’un proche disparu.
Ainsi Izia devient-elle une drôle de déménageuse. Pour l’aider, elle embauche Samuel, un jeune homme au franc-parler déconcertant et aux fragilités touchantes. Cette rencontre, et toutes celles suscitées par son  travail incongru, sont les premiers fils bien fragiles qui ramèneront peu à peu cette femme perdue vers la vie.

Avis

Alors que leur fille Zoé, âgée de 8 ans, décède brutalement par la faute d’un chauffard ivre, le couple formé par Izia et Etienne se délite, ils sont incapables de s’apporter mutuellement le réconfort dont ils ont besoin. La déflagration est immense et l’effondrement qui s’en suit tout aussi grand.

Pour Izia, la vie sans sa fille est insoutenable et, dans le déni, elle laisse la chambre de Zoé en l’état, comme un mausolée. Elle abandonne le combat, se laisse aller au chagrin, plonge dans ses souvenirs et imagine toutes les alternatives dans lesquelles sa fille serait encore en vie.

Le roman laisse peu de place à Etienne mais on sent qu’il était fière de sa fille et attentionné, partageant avec elle son goût pour la philosophie. Chacun gère ce deuil à sa façon et, comme souvent, le travail devient un échappatoire pour arrêter de ressasser et, petit à petit, reprendre pied dans la réalité. Etienne se dirigera vers l’enseignement, tandis qu’Izia optera pour un type de déménagement particulier. Et, un pas après l’autre, chacun fera un bout de chemin vers l’autre.

Mon acrobate est le premier roman de Cécile Pivot que je lis et c’est un vrai coup de cœur pour l’écriture. Sans être mélodramatique, mais avec une certaine économie de mots, l’auteure nous propulse au plus près des émotions d’Izia. Les propos de la maman sont déchirants et on imagine sans peine sa douleur immense, l’impression de chute vertigineuse et sans fin.

Les mots sont justes, plein de délicatesse et d’humanité, pour décrire une perte que rien ne pourra remplacer. Les larmes au bord des yeux à plusieurs reprises, j’ai dû interrompre ma lecture plusieurs fois tellement les émotions étaient fortes.

Mon acrobate me donne envie de découvrir les autres romans de Cécile Pivot. Lequel me conseillez-vous en premier?

Remerciement aux Editions Calmann-Lévy pour cette lecture.


Mon acrobate – Cécile Pivot – Editions Calmann-Lévy – 2022

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