Numéro deux – David Foenkinos

En 1999 débutait le casting pour trouver le jeune garçon qui allait interpréter Harry Potter et qui, par la même occasion, deviendrait mondialement célèbre.
Des centaines d’acteurs furent auditionnés. Finalement, il n’en resta plus que deux. Ce roman raconte l’histoire de celui qui n’a pas été choisi.

Avis

Les aventures d’Harry Potter ont connu un succès planétaire tant dans leur version papier qu’en tant que films.

Aujourd’hui, quasiment tout le monde connaît l’histoire de Joanne K. Rowling, de la création de ses personnages aux difficultés à trouver un éditeur.

[…] L’histoire commence le 31 juillet 1965, à Yate, en plein cœur de l’Angleterre. Le goût des livres est transmis très tôt à Joanne par sa mère, si bien qu’elle se rappelle avoir écrit sa première histoire à l’âge de six ans. Certes, on peut mettre ne doute beaucoup de ce qui a été raconté sur elle. Plus on est célèbre plus le monde semble posséder un avis sur votre passé. Chacun y va de son nouvel indice, de sa révélation scabreuse ou lumineuse; la moindre personne à qui vous avez tendu une fois un bol de chips lors d’un apéritif hésite à écrire une thèse sur vous.

Je trouve que la thématique de ce roman est intéressante et universelle (qui ne s’est jamais retrouvé second?) mais très rarement évoquée en littérature, en tous cas à ma connaissance.

Evidemment, Numéro deux tourne autour du personnage de Martin Hill. Au moment du casting pour interpréter Harry Potter au cinéma, il a 10 ans. Ce roman nous raconte comment l’euphorie s’empare de Martin et de ses parents quand un producteur pense voir en lui un Harry Potter de chair et d’os, puis la déception immense d’être rejeté au profit d’un certain Daniel Radcliffe.

Comment un enfant se relève-t-il d’une telle expérience? David Foenkinos s’attache à nous décrire les émotions de Martin, qui rêvait déjà de grandeur, et dont les rêves se fracassent lorsqu’il apprend qu’il n’est pas choisi. Commence alors une descente aux enfers dont il ne trouve pas l’issue. Sans cesse confronté à son échec, à l’Autre, aux livres et films dont tout le monde parle, il va se replier sur lui-même.

A partir de ce moment, le roman prend une tournure qui m’a déstabilisée, négative et défaitiste, assez malaisante. En ouvrant ce roman, je ne m’attendais à rien de particulier, j’étais surtout curieuse de voir comme David Foenkinos allait traiter ce sujet original. Mais si j’ai apprécié l’humour de l’auteur, j’ai été déçue de l’évolution que prenait l’histoire, sans parler de l’absence d’affinités avec le personnage principal qui s’apitoie sur son sort.

L’auteur affirme s’être basé sur des élément véridiques pour étayer ce roman (articles de presse, vidéos de casting rendues publiques, etc.), mais on ne sait évidemment jamais à quel moment la fiction prend le pas sur le réel, ni si Martin Hill a vraiment vécu cette chute qui est décrite. Mais, si ce n’est pas le cas, et je l’espère pour lui, je me dis que l’histoire aurait pu prendre un chemin différent, plus positif.

Finalement, je suis assez déçue par ce roman, que je trouve plat, morne et pas palpitant du tout. Et, de façon générale, je trouve que David Foenkinos est assez inégal dans ses productions : alors que j’ai adoré Lennon ou Le mystère Henri Pick, je suis passée totalement à côté d’autres romans.

Et vous, qu’avez-vous pensé de ce roman? Convaincus?

Numéro deux – David Foenkinos – Editions Gallimard – 2022