La charge mentale. La foutue charge mentale. Qui ressemble de plus en plus à une charge explosive qu’elle ferait volontiers sauter… Quelque chose a claqué en elle. Sophie ne voulait pas rentrer, ne pouvait pas. Elle ne voulait plus de cette vie-là. Ses pieds n’avaient tout simplement pas pu prendre le chemin de la gare, ses doigts avaient d’eux-mêmes éteint son portable, et son instinct maternel — je suis indispensable, je suis coupable, ils ne sont rien sans moi — s’est mis en mode silencieux pour la première fois depuis sept ans.
Un silence absolument, pleinement, intensément reposant.
Avis
Qui n’a jamais rêvé de quitter sa vie un moment, de tout envoyer valdinguer et de se reposer loin du tumulte quotidien? Eh bien, Sophie en couple avec Loïc et mère de 3 enfants l’a fait!
Il faut dire que la gestion d’une famille nombreuse lui donne l’impression d’être à la tête d’une entreprise: les sollicitations ne s’arrêtent jamais, tout est chronométré, les nuits blanches se succèdent et la fatigue augmente, rendant Sophie nerveuse et beaucoup moins patiente envers ses enfants. Au bout du rouleau, elle rêve d’un moment de solitude pour se ressourcer.
Je pense que beaucoup de femmes se reconnaitront dans ce roman, qui aborde plusieurs thèmes d’actualité. La charge mentale et émotionnelle, qui épuise Sophie, la pression constante de la société à être une « bonne mère », le plafond de verre et la différence de traitement entre hommes et femmes au travail, sans parler de la vie de maman, loin du rêve espéré et qu’on lui avait vendu.
Pourtant, de l’extérieur, Sophie fait l’unanimité. Son mari et ses connaissances parlent d’elle comme de la-parfaite-Sophie, encore belle malgré trois grossesses, toujours calme et avenante. Alors qu’intérieurement, elle se sent moche, fatiguée, énervée et peu fière d’être devenue cette femme-là.
Passé l’affolement du petit mari, entre angoisse qu’il soit arrivé malheur à sa femme et exaspération (la remise en question ne dure pas très longtemps), Juste un peu de temps est un roman plutôt redondant, tant dans la forme, avec ses multiples répétitions, que dans le fond, puisqu’il n’apporte rien de plus que les autres romans déjà publiés sur ce thème.
Ca n’est pas le roman du siècle mais il se laisse lire.
Juste un peu de temps – Caroline Boudet – Editions Stock – 2018
Carnet de lecture 
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