Nos rendez-vous – Eliette Abécassis

Cover Nos rendez-vous Eliette Abecassis Carnet de lecture

Amélie et Vincent se rencontrent, adolescents, à la Sorbonne à la fin des années 80. Dès cette première rencontre, chacun ressent un coup de foudre sans oser l’avouer à l’autre. Ils se donnent rendez-vous, la jeune femme est en retard : à quelques minutes près, ce jour-là, ce n’était pas un simple rendez-vous qu’elle ratait, c’était sa vie !

Avis

J’ai été très étonnée par ce roman.

On y retrouve le style tout en finesse d’Eliette Abécassis, qui s’attarde sur les regards et les pensées des personnages, ces gestes que l’on n’ose pas et ces mots que l’on ne prononce pas. Je trouve que Nos rendez-vous dégage beaucoup d’humanité, en mettant en avant les sentiments complexes et confus d’Amélie et Vincent. La sensation d’obligation à se marier, à fonder une famille, à avoir une situation… qu’ils ressentent très fort.

On assiste aux premiers signes de l’amour naissant dans un roman à la fois léger par sa thématique amoureuse et grave tant il pose de questions sur les relations de couple actuelles.

A travers ce roman, l’auteure casse un peu le mythe de l’amour idéalisé et l’image du couple parfait auxquels nous rêvons tous et qui, pourtant, correspond rarement la réalité. Ce roman donne même plutôt une image négative du couple, la conclusion étant sans appel:

Ils ne savent pas que la vie prend le dessus, qu’elle nous emporte malgré nous vers des destins que nous ne maîtrisons plus, nous fait prendre des bifurcations comme on emprunte des portes, puis des couloirs, de dix ans, de vingt ans, de trente ans, nous fait épouser des personnes que nous n’aimons pas vraiment, faire des enfants avec des êtres qui n’auraient pas même été nos amis, nous fait rester avec eux à cause des enfants, nous sépare d’eux à cause des enfants…

Étrangement et c’est la première fois que je ressens cela en lisant un roman, j’ai l’impression qu’Eliette Abécassis pose un jugement sur ses personnages, qui n’ont pas eu la « maturité » de saisir leur bonheur au moment où il se présentait.

Au niveau de la narration, la particularité de ce roman est qu’il contient des phrases très longues, des énumérations qui peuvent parfois prendre une page entière.

C’était le temps où les gens lisaient, dans les métros, les rues, les plages et les lits, les salles de bains et les cuisines, les gens apportaient des livres dans les parcs, les jardins, les piscines, les salles d’attente, les bus, les trains, les avions, ils lisaient dans les fauteuils, les canapés, les salons, les hôtels, les cafés et les bars, les villes et les villages, l’été comme l’hiver, le soir ou le matin, en mangeant, en se couchant, en se levant, avec une tasse de thé ou  un verre de vin, au coin du feu, lorsque le jour déclinait: les gens lisaient partout, à chaque moment de leur journée, à chaque heure de la vie, pour se raconter une autre histoire, pour fuir le réel ou le vivre plus intensément, pour comprendre les hommes ou pour les détester, ou simplement pour passer le temps.

Et si cette façon de faire est intéressante à petites doses, attirant l’attention sur des mots ou une sensation, donnant parfois une impression d’urgence, j’ai trouvé que le procédé se répétait un peu trop souvent.

De façon générale, Nos rendez-vous nous enjoint à réaliser nos rêves et à vivre nos passions. Mais ni les personnages ni l’histoire ne m’ont véritablement fait vibrer.

Remerciement aux Editions Grasset pour cette lecture.


Nos rendez-vous – Eliette Abécassis – Editions Grasset – 2020

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